Guy Ros finit sa trilogie avec 40 ans de cinéma américain

« Nul ne conteste l’importance du cinéma américain, et cependant, bon nombre de préjugés restent attachés à son image ; Hollywood est une « usine à rêves », ce qui veut dire qu’on y fabrique au lieu d’y créer, et aussi qu’on y produit, au lieu du véritable article des imitations. Le cinéma américain est accusé de servir l’impérialisme économique et culturel d’un pays dont la puissance fascine et inquiète, dont la culture séduit mais donne mauvaise conscience. »

Régulièrement depuis 50 ans, de l’apparition du parlant au démantèlement des grandes compagnies en passant par le développement de la couleur et de l’écran large, furent annoncés la mort d’Hollywood et le regret de ses prouesses d’antan.Et pourtant le cinéma américain ne s’est jamais aussi bien porté qu’aujourd’hui. Autopsie d’un cinéma décrié et indémodable.
« 40 ans de cinéma américain ». Guy Ros entame avec cet ouvrage le 3e tome d’une trilogie qu’il a consacré au cinéma américain qui a débuté en 1986 avec « La Fonction du cinéma occidentale », et « le Guide du cinéma américain » en 2001. Cet ouvrage historique analyse comment Hollywood victime de l’influence de la télévision et de ses erreurs stratégique va se retrouver dans une situation catastrophique qui va voir ses principaux studios démantelés.
A la fin des années 70, une nouvelle génération de cinéastes amoureux d’épopées (Scorsese, Lucas, Spielberg, Copolla) va renouer avec les racines mythologiques de ce cinéma pionnier et régénérer une production poussive. Cette génération va ouvrir la voix aux auteurs qui aujourd’hui dynamitent la création Hollywoodienne comme Tarentino ou Robert Rodriguez. Ce livre analyse sans prendre partie et conte l’histoire d’une renaissance.

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Voici un extrait du livre

LE RETOUR DE L’EPOPEE

A l’aube des années 80 se dessine une tendance très nette qui semble acheminer le cinéma américain vers ses sources primitives d’inspiration artistique. Dans bon nombre d’oeuvres américaines, nous retrouvons une « Griffe », une personnalité dont l’influence imprègne, investit l’écran. Certains cinéastes vont redevenir maîtres de l’espace cinématographique, se l’approprier. Ce phénomène aux ramifications multiples demeure parallèle à un assainissement financier des grandes compagnies de production. Leur restructuration, qui paraît achevée au milieu des années 1970, a donné lieu à l’apparition de multiples producteurs indépendants qui, tels Coppola ou Spielberg, ont créé leur propre maison de production afin de produire leurs oeuvres et celles de leurs disciples.

On assiste également à cette époque au retour des cinéastes vers les studios. L’explosion de la science-fiction et de l’heroic fantasy (mélange subtil de chevalerie, de fantastique et de body building) va exiger des moyens considérables et des décors somptueux qui ne peuvent être reconstitués qu’en studio. Par exemple, « Le temple d’Indiana Jones », « Le palais de Conan le Barbare », la forêt de « La compagnie des Loups ».

Cette évolution du cinéma revêtira trois aspects principaux à partir de 1978 : le premier est le retour vers un certain classicisme dans lequel s’illustrent une nouvelle race de créateurs très imprégnés par les nouvelles techniques de création en matière audiovisuelle : publicités, vidéo, clip, images de synthèse. Le deuxième aspect réside dans un regain d’optimisme qui implique un renouveau de l’héroïsme. Les années 90 verront l’apparition de nouveaux héros, quelquefois issus de la bande dessinée, qui insufflent un sang nouveau au cinéma d’aventure qui agonisait lentement depuis 1960 : Conan, Indiana Jones, Rambo, le roi Arthur, Batman  ou Flash Gordon. Enfin, la troisième conséquence de cette évolution semble être le retour sur nos écrans de l’épopée (médiévale, cosmique, exotique, fantastique).

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Biographie de l’auteur

Guy Ros est Directeur d’un Centre de Congrès et d’une agence de Tourisme, Docteur en Sciences Politiques et écrivain.Auteur de trois livres consacrés au cinéma américain « 50 ans de cinéma américain » 2014, « La fonction du cinéma dans la société occidentale » 1986,  » le Guide du cinéma américain » 2001, auteur du roman  en 2013 « Le Puits des âmes ».

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40 ans ciné

40 ans de cinéma américain Guy Ros nous conte l’histoire d’une renaissance

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« Nul ne conteste l’importance du cinéma américain, et cependant, bon nombre de préjugés restent attachés à son image ; Hollywood est une « usine à rêves », ce qui veut dire qu’on y fabrique au lieu d’y créer, et aussi qu’on y produit, au lieu du véritable article des imitations. Le cinéma américain est accusé de servir l’impérialisme économique et culturel d’un pays dont la puissance fascine et inquiète, dont la culture séduit mais donne mauvaise conscience. » Régulièrement depuis 50 ans, de l’apparition du parlant au démantèlement des grandes compagnies en passant par le développement de la couleur et de l’écran large, furent annoncés la mort d’Hollywood et le regret de ses prouesses d’antan.Et pourtant le cinéma américain ne s’est jamais aussi bien porté qu’aujourd’hui. Autopsie d’un cinéma décrié et indémodable.

« 40 ans de cinéma américain ». Guy Ros entame avec cet ouvrage le 3e tome d’une trilogie qu’il a consacré au cinéma américain qui a débuté en 1986 avec « La Fonction du cinéma occidentale », et « le Guide du cinéma américain » en 2001. Cet ouvrage historique analyse comment Hollywood victime de l’influence de la télévision et de ses erreurs stratégique va se retrouver dans une situation catastrophique qui va voir ses principaux studios démantelés.

A la fin des années 70, une nouvelle génération de cinéastes amoureux d’épopées (Scorsese, Lucas, Spielberg, Copolla) va renouer avec les racines mythologiques de ce cinéma pionnier et régénérer une production poussive. Cette génération va ouvrir la voix aux auteurs qui aujourd’hui dynamitent la création Hollywoodienne comme Tarentino ou Robert Rodriguez. Ce livre analyse sans prendre partie et conte l’histoire d’une renaissance.

Voici un extrait du livre. 

LE RETOUR DE L’EPOPEE

A l’aube des années 80 se dessine une tendance très nette qui semble acheminer le cinéma américain vers ses sources primitives d’inspiration artistique. Dans bon nombre d’oeuvres américaines, nous retrouvons une « Griffe », une personnalité dont l’influence imprègne, investit l’écran. Certains cinéastes vont redevenir maîtres de l’espace cinématographique, se l’approprier. Ce phénomène aux ramifications multiples demeure parallèle à un assainissement financier des grandes compagnies de production. Leur restructuration, qui paraît achevée au milieu des années 1970, a donné lieu à l’apparition de multiples producteurs indépendants qui, tels Coppola ou Spielberg, ont créé leur propre maison de production afin de produire leurs oeuvres et celles de leurs disciples.

On assiste également à cette époque au retour des cinéastes vers les studios. L’explosion de la science-fiction et de l’heroic fantasy (mélange subtil de chevalerie, de fantastique et de body building) va exiger des moyens considérables et des décors somptueux qui ne peuvent être reconstitués qu’en studio. Par exemple, « Le temple d’Indiana Jones », « Le palais de Conan le Barbare », la forêt de « La compagnie des Loups ».

Cette évolution du cinéma revêtira trois aspects principaux à partir de 1978 : le premier est le retour vers un certain classicisme dans lequel s’illustrent une nouvelle race de créateurs très imprégnés par les nouvelles techniques de création en matière audiovisuelle : publicités, vidéo, clip, images de synthèse. Le deuxième aspect réside dans un regain d’optimisme qui implique un renouveau de l’héroïsme. Les années 90 verront l’apparition de nouveaux héros, quelquefois issus de la bande dessinée, qui insufflent un sang nouveau au cinéma d’aventure qui agonisait lentement depuis 1960 : Conan, Indiana Jones, Rambo, le roi Arthur, Batman  ou Flash Gordon. Enfin, la troisième conséquence de cette évolution semble être le retour sur nos écrans de l’épopée (médiévale, cosmique, exotique, fantastique).

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Biographie de l’auteur

Guy Ros est Directeur d’un Centre de Congrès et d’une agence de Tourisme, Docteur en Sciences Politiques et écrivain.Auteur de trois livres consacrés au cinéma américain « 50 ans de cinéma américain » 2014, « La fonction du cinéma dans la société occidentale » 1986,  » le Guide du cinéma américain » 2001, auteur du roman  en 2013 « Le Puits des âmes ».

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Les Bad boys de la série B Tarentino et Rodriguez

 

Extrait de « 50 ans de cinéma américain »

 

Mais dans ce concert de films de super héros et de polars de Budy movies qui envahissent nos écrans depuis vingt ans un couple de copains va frapper à la grande porte de la série B avec un culot et un talent étonnant et apporter une fraicheur unique au cinéma américain : Quentin Tarentino et Robert Rodriguez. Quentin Tarentino est beaucoup plus médiatisé que Robert Rodriguez, mais les œuvres OVNIS de ces deux compères ne peuvent être dissociées, car elles se nourrissent aux mêmes sources : la série B de Donald Siegel, Robert Aldrich, Sergio Leone (de ses débuts) ou même de films de Yakuzas japonais ou de sabres de Hong Kong. Deux films vont ouvrir la voix à un nouveau genre, le western urbain ricanant, bavard,  violent, tonitruant : «Pulp fiction » en 1995 de Tarentino et « Desperado » en 1996 de Robert Rodriguez (écrit et scénarisé par Tarentino). Ces films très violents ouvrent la voix à un nouveau genre du cinéma indépendant hollywoodien : l’hommage gore et décalé. Leurs films sont construits avec des ruptures de rythme, des dialogues et des plans séquences très longs (voir les ouvertures de « Pulp Fiction » avec Tim Roth ou de « Desperado » avec Steve Buscemi), des explosions de violence (la scène du massacre dans le salon de thé de « Kill Bill ou les fusillades de « Desperado ») et un humour noir assumé. Ces ingrédients font de ces deux cinéastes des contre modèles du cinéma classique hollywoodien. Leurs collaborations comme « Sin city » de Rodriguez en 2004 donnent naissance à des films OVNIS brillants, modernes et dérangeants qui sont totalement inclassables. Tarentino parle souvent de ses modèles comme Godard ou Kurosawa dont il s’éloigne résolument dans ses films. Les récits éclatés de Tarentino dans « Kill Bill » 2002 ou « Pulp fiction » n’ont strictement aucune paternité avec les films taiseux de Godard.

 

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Tarentino

Tarentino se nourrit de récits de genres parfois culturellement aux antipodes d’Hollywood comme ceux de Sergio Corbucci dans son « Django unchained » 2013, pour finalement réaliser un film très politique sur l’esclavage. L’explosion de violence de la fin de son western nous mène sur les traces de Peckinpah et de la séquence finale de « The wild bunch »… Le personnage de Christophe Waltz nous ramène aux heures des seconds rôles savoureux de John Ford ou Hataway dans leurs westerns (même si Tarentino déclame haut et fort son attachement au western spahetti et son rejet de John Ford). Tarentino a vraiment réussi trois films sur sept : « Pulp fiction », « Kill Bill », « Django Unchained ». Ses autres films sont brouillons bavards, voir totalement ridicules comme « Inglorious bastards ». Mais l’homme aime à brouiller les pistes parfois avec malice. « Boulevard de la mort » est un film insupportablement bavard… « Jacky Brown » plutôt un film ennuyeux. Mais Tarentino rebondit à chaque fois en réussissant son film suivant.

Dans une interview à l’Express en 2013 Tarentino résume ainsi son art.  « Je me considère comme une sorte de chercheur universitaire. Quand je ne travaille pas sur un film, je suis constamment en train d’étudier un pan du cinéma. J’étudie pour ma maîtrise, et je serai diplômé le jour où je mourrai! Je m’intéresse à tout. La carrière de réalisateurs comme Jack Lee ThompsonDon Siegel ou Sergio Corbucci. Celle d’acteurs: Bette Davis ou Ralph Meeker. Pour ma propre édification. Je regarde tout ce que je peux, je prends des tas de notes, jusqu’à épuiser le sujet .

J’écrirai peut-être un livre un jour, mais je ne suis pas pressé d’en arriver là. Je mets sous le microscope tout ce que font les autres cinéastes, ce qui est le meilleur moyen pour se mettre soi-même sous le microscope. Cette vie de chercheur est vraiment l’un des grands bonheurs de mon existence. Grâce au cinéma, mes connaissances se sont multipliées, je suis beaucoup plus ouvert d’esprit, mes goûts ont évolué. C’est mon école. Et, souvent, ces travaux me mènent, d’une manière ou d’une autre, à mon film suivant.

J’aime écrire, car je suis seul. J’écris mes scénarios comme s’il s’agissait de romans, comme s’ils n’avaient pas besoin de devenir des films pour exister. La littérature est importante pour moi, mais pas autant que le cinéma, sinon j’aurais davantage lu les grands romans! Je crois cependant que l’aspect littéraire de mes histoires est mon atout majeur: c’est le tronc autour duquel le film se construit. Mes dialogues sont la fondation sur laquelle toute la maison est bâtie. Ils sont aussi ce qui fait ma particularité. Mais les dialogues seuls ne suffisent pas, sinon j’écrirais des livres ou du théâtre. Les films doivent également fonctionner sur un plan visuel, narratif, et sonore. C’est ce qui fait du cinéma un art différent de tous les autres. »

 

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Rodriguez

Robert Rodriguez possède un style plus classique que Tarentino, plus imprégné de la culture rock et de la bande dessinée. Comme son compère, il se laisse parfois aller à commettre des films alambiqués (« Once upon a time in Mexico » 2002) ou clonés (les suites de « Spice Kids), mais lorsqu’il se décide à construire un récit et à travailler un scénario cela peut aussi donner le meilleur de son cinéma comme « Sin City » 2004 ou « Desperado » 1995. Cinéaste touche à tout, il écrit, scénarise, filme et écrit les musiques de ses films. Il conçoit ses films avec la minutie d’un artisan et aime à revisiter les genres à sa façon (son film « Planète terreur » 2009 possède un sens de la dérision absolument unique où l’on sent la patte de Tarentino.) Cinéaste et « film maker » unique, Rodriguez signe des partitions à quatre mains avec Tarentino qui sentent bon la dérision, le plaisir, mais aussi la rigueur. Les dialogues de ses films font mouches et son sens du montage nous emporte souvent dans des univers assez uniques.

Ces deux amis ne montrent pas la voix à un cinéma différent, car leur cinéma demeure inclassable et impossible à reproduire. Ils se nourrissent de leurs talents et de leurs influences en s’appropriant des musiques plaqués sur des scènes parfois décalées (du disco accompagnant la bataille dans le jardin japonais dans « Kill Bill »). Tarentino possède une mise en scène plus classique que Rodriguez qui possède un sens du montage plus audacieux. Sa caméra fixe, ses plans séquences interminables lorgnent du côté de Leone sans le plagier. Il possède un style unique et reconnaissable parmi cent autres. Les scènes d’ouverture de « Inglorious bastard » par exemple seraient insupportables chez un autre cinéaste, chez lui elles sont savoureuses. Comment va évoluer la carrière de ces deux cinéastes, il est difficile de le dire tant leurs films parviennent à surprendre à chaque fois. On ne peut pas réellement parler de nouveau genre de cinéma tant leur style est particulier et inimitable. Pas de sérieux et de longs discours chez ces cinéastes pour lesquels seul le plaisir importe. Ils ont ouvert la voix à un cinéma de plaisir pur. Nous ne sommes plus dans l’épopée mythique chez eux et à ce titre leurs œuvres s’éloignent des racines mythologiques du cinéma Hollywoodien. Mais comment bouder le plaisir que nous procurent des films inclassables comme « Sin city » ou « Kill Bill ».

 

Guy Ros 

 

Pour découvrir le livre

https://guyros48.wordpress.com/

https://www.facebook.com/ros.guy.7?ref=tn_tnmn

 

 

http://about.me/guyros

https://www.linkedin.com/pub/guy-ros/57/113/a70

« Le puits des âmes » rend hommage à Spielberg

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Partez à la recherche du puits d’or de l’Inca Pachacuti dans ce roman de Guy Ros qui vous mènera au Coeur des ténèbres. Roman d’aventures et réflexion sur la quête, la mort et la peur, « Le puits des âmes » rend un hommage assumé aux romans de Conrad et aux films de Spielberg. 

Extrait du 1er chapitre…. Simon avait pourtant passé sa vie à analyser les grands mythes fondateurs, leur évolution, leur changement de destinations et de véhicules, puis il devint un mythe pour beaucoup d’archéologues : celui d’un scientifique de terrain qui vécut un an dans la forêt amazonienne, trois mois avec les Boros-Boros, six mois avec les pygmées africains. Mais Simon ne rêvait depuis trente ans qu’au « Puits des âmes » de Pachacuti. Le docteur Nojes et lui avaient échoué tout prêt du but lors de sa dernière expédition en 1959. Parviendra t-il enfin à découvrir ce lieu magique dont parlèrent tous les chroniqueurs espagnols du 16ème siècle avec emphase et crainte ? Simon graissa copieusement son revolver, le glissa dans son étui de cuir fauve et le rangea dans sa vieille valise en cuir marocain. Il jeta celle-ci et une grosse cantine en métal dans le coffre de sa Range Rover et lança un dernier regard à son vieux mas. Simon ferma les yeux, le menton baissé sur sa poitrine, il croisa les mains. Sa pose figée faisait naître l’idée qu’il avait été déposé là par hasard.

Le temps avait passé en effet et l’avait rattrapé. Simon avait hérité de quelques pauvres présents : des cheveux gris, une barbe rousse tissée de mèches argentées, la lourde lassitude d’un visage hâlé, deux petites cicatrices sur le front et un regard plissé évoquant quelque oiseau de proie. Simon était un de ces hommes solides à la réputation prestigieuse qui n’avait plus rien à prouver. Il avait mené une vie échevelée, trépidante, mais non épargnée par l’échec. Ces vies qui sont ensevelies sous les réussites monumentales et les échecs cuisants. Simon restait impassible devant son mas, il hocha la tête en manière de lassitude, tandis qu’il répétait en accompagnant ses mots de soupirs profonds : « Qu’importe la souffrance. » Simon monta dans sa voiture, tourna le contact et s’enfonça dans la nuit.

 

L’auteur Guy Ros

 

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Guy Ros auteur de « 50 ans de cinéma américain », préfacé par Henri Agel (2014) est Docteur en sciences politiques. Rédacteur en chef, puis Directeur de publication de magazines pour les lycéens et étudiants pendant dix-huit ans ; il lance en 1997  une collection de livres universitaires et d’essais, Transfac éditions. Il sera ensuite en charge des filiales presse, web et édition du groupe L’Express-l’Etudiant. Depuis 2005, il a réorienté sa carrière vers l’événementiel.

« 40 ans de cinéma américain » Spielberg et Lucas font revivre un Hollywood moribond.

 

« 50 ans de cinéma américain ». Guy Ros entame avec cet ouvrage le 3e tome d’une trilogie qu’il a consacré au cinéma américain qui a débuté en 1986 avec « La Fonction du cinéma occidentale », et « le Guide du cinéma américain » en 2001. Cet ouvrage historique analyse comment Hollywood victime de l’influence de la télévision et de ses erreurs stratégique va se retrouver dans une situation catastrophique qui va voir ses principaux studios démantelés.

 

A la fin des années 70, une nouvelle génération de cinéastes amoureux d’épopées (Scorsese, Lucas, Spielberg, Copolla) va renouer avec les racines mythologiques de ce cinéma pionnier et régénérer une production poussive. Cette génération va ouvrir la voix aux auteurs qui aujourd’hui dynamitent la création Hollywoodienne comme Tarentino ou Robert Rodriguez. Ce livre analyse sans prendre partie et conte l’histoire d’une renaissance.

Voici un extrait du livre. 

LE RETOUR DE L’EPOPEE

A l’aube des années 80 se dessine une tendance très nette qui semble acheminer le cinéma américain vers ses sources primitives d’inspiration artistique. Dans bon nombre d’oeuvres américaines, nous retrouvons une « Griffe », une personnalité dont l’influence imprègne, investit l’écran. Certains cinéastes vont redevenir maîtres de l’espace cinématographique, se l’approprier. Ce phénomène aux ramifications multiples demeure parallèle à un assainissement financier des grandes compagnies de production. Leur restructuration, qui paraît achevée au milieu des années 1970, a donné lieu à l’apparition de multiples producteurs indépendants qui, tels Coppola ou Spielberg, ont créé leur propre maison de production afin de produire leurs oeuvres et celles de leurs disciples.

On assiste également à cette époque au retour des cinéastes vers les studios. L’explosion de la science-fiction et de l’heroic fantasy (mélange subtil de chevalerie, de fantastique et de body building) va exiger des moyens considérables et des décors somptueux qui ne peuvent être reconstitués qu’en studio. Par exemple, « Le temple d’Indiana Jones », « Le palais de Conan le Barbare », la forêt de « La compagnie des Loups ».

Cette évolution du cinéma revêtira trois aspects principaux à partir de 1978 : le premier est le retour vers un certain classicisme dans lequel s’illustrent une nouvelle race de créateurs très imprégnés par les nouvelles techniques de création en matière audiovisuelle : publicités, vidéo, clip, images de synthèse. Le deuxième aspect réside dans un regain d’optimisme qui implique un renouveau de l’héroïsme. Les années 90 verront l’apparition de nouveaux héros, quelquefois issus de la bande dessinée, qui insufflent un sang nouveau au cinéma d’aventure qui agonisait lentement depuis 1960 : Conan, Indiana Jones, Rambo, le roi Arthur, Batman  ou Flash Gordon. Enfin, la troisième conséquence de cette évolution semble être le retour sur nos écrans de l’épopée (médiévale, cosmique, exotique, fantastique).

 

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LA NARRATION RETROUVEE

Les cinéastes contemporains vont redécouvrir les vertus d’une narration rigoureuse et fluide. Ils possèdent à nouveau comme exigence principale de « raconter des histoires ». Un nouveau classicisme réapparaît sur les écrans. Jean-Loup Bourget remarque que ce classicisme « se traduit par l’ampleur du dessein, la beauté de la photographie, l’appréciation de l’espace et du geste, toutes les qualités du cinéma hollywoodien classique qui étaient devenues suspectes et qu’il fallait démystifier lors des années contestataires ».

Ce classicisme qui n’est nullement teinté d’académisme, se remarque dans la rigueur scénaristique des oeuvres de Coppola, Scorsese, Spielberg, Cimino, Hill, Boorman, Peter Jackson, Cameron ou Kubrick. Ces nouveaux auteurs du cinéma américain partent à  l’orée des années 1980 en quête d’une nouvelle esthétique cinématographique, axée sur une apparition plus riche, plus complète de l’espace et sur des montages plus nerveux qui rythment mieux l’action. (Ce montage nerveux et rapide se remarque particulièrement chez John Carpenter : cinéaste surdoué dont les films fantastique sont tous des modèles de virtuosité technique dans leur mise en scène. « La nuit des masques » est une véritable leçon de mise en scène, Carpenter fait preuve d’un sens du montage et de la progression dramatique étonnant. Ces nouveaux cinéastes américains possèdent en commun le goût du spectacle, considéré comme une sorte d’attraction foraine, de train électrique qu’on manipule pour le plaisir et l’émerveillement du public.

Ces nouveaux auteurs ne sont absolument pas nombrilistes, ils créent des oeuvres d’une grande beauté, possèdent comme exigence de narrer de manière très fluide. Leurs oeuvres possèdent du rythme et une exigence de rigueur scénaristique qui les anime et les rend d’autant plus crédibles. Ce classicisme demeure malgré tout très influencé par les nouvelles techniques de création en matière audiovisuelle. Les films de Spielberg possèdent la rapidité de certaines bandes dessinées (la poursuite en wagonnet du film « Indiana Jones et le Temple Maudit » demeure un époustouflant numéro de mise en scène). Les films de James Cameron, comme  » Abyss  » ou  » Aliens  » allient avec bonheur les techniques les plus sophistiquées avec une rigueur scénaristique sans faille. Des films comme  » Terminator 2  » truffés d’effets spéciaux sont impeccablement écrits et narrés. Enfin à partir des années 2000 Peter Jackson ou Ridley Scott nous offrent avec « Gladiator » ou « Lord of the rings » des œuvres somptueuses qui redécouvrent une écriture soignée, une narration que ne renieraient ni Mankiewiez, ni John Ford.

 

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La recherche de la couleur, des univers chatoyants va devenir une des préoccupations constante des metteurs en scène modernes et l’esthétique quelquefois criarde des vidéos clips et des films de publicité, fera émergence dans la création cinématographique. Les films de Ridley Scott comme « Blade Runner » (1982) ou « Legend » (1985) fascinent par leurs couleurs chamarrées et harmonieuses qui tissent un univers onirique réellement envoûtant. « Les rues de feu » de Walter Hill (1984) se présente comme une oeuvre mutante dans laquelle nous sentons l’influence du western et du film urbain, du fait de sa rapidité et de sa violence, mais également de la publicité, de par la nervosité de son montage et la prédominance des couleurs vives de sa photographie. Ce film champagne a été un échec cuisant.

Malgré ces influences modernes, les créateurs américains marquent leur volonté de narrer, d’émouvoir, de faire appel  à la sensibilité de leur public, leurs discours redeviennent volontiers moralisateurs et font de plus en plus appel à des notions métaphysiques. (La force qui guide les chevaliers Jedi dans « La guerre des Etoiles » fait référence à une puissance cosmique divine, Conan le Barbare, s’il possède un idéal essentiellement basé sur le culte de la force physique et du muscle demeure le bras vengeur de Crom, Dieu Nordique du fer et de la montagne). L’idéalisme et un certain spiritualisme semblent à nouveau imprégner le cinéma américain qui, tout au long des années 1960 et 1970, avait entrepris de démystifier et de remettre en cause les valeurs morales et sociales de sa société puritaine.

Jean-Loup Bourget, dans son bel ouvrage sur le cinéma américain, distingue deux familles de créateurs contemporains. L’une composée de Coppola, Scorsese et Cimino (tous trois d’origine Italienne) qui tente « d’explorer ses racines ethniques » et traite de problèmes sociologiques ou politiques sur un ton romanesque (« Raging Bull », « Voyage au bout de l’enfer », « Outsiders »).

 

Guy Ros

 

Pour découvrir le livre
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Le guerrier de l’apocalypse à Hollywood

 

« 40 ans de cinéma américain » Guy Ros entame avec cet ouvrage le 3e tome d’une trilogie qu’il a consacré au cinéma américain qui a débuté en 1986 avec « La Fonction du cinéma occidentale », et « le Guide du cinéma américain » en 2001. Cet ouvrage historique analyse comment Hollywood victime de l’influence de la télévision et de ses erreurs stratégique va se retrouver dans une situation catastrophique qui va voir ses principaux studios démantelés.


A la fin des années 70, une nouvelle génération de cinéastes amoureux d’épopées (Scorsese, Lucas, Spielberg, Copolla) va renouer avec les racines mythologiques de ce cinéma pionnier et régénérer une production poussive. Cette génération va ouvrir la voix aux auteurs qui aujourd’hui dynamitent la création Hollywoodienne comme Tarentino ou Robert Rodriguez. Ce livre analyse sans prendre partie et conte l’histoire d’une renaissance.

Voici un extrait du livre consacré au Guerrier de l’apocalypse dans la Science Fiction.

 

LE GUERRIER DE L’APOCALYSPE

Jean Pierre Andrevon remarque (dans un article consacré aux « Nouvelles tendances de la science fiction au cinéma » en 1982) que « dans la majorité des cas, il y a dans la science fiction récente une déperdition de l’histoire et des personnages au profit du décor envahissant ». Ce phénomène possède selon lui plusieurs causes : « Tout d’abord pour concurrencer la télévision et ramener les clients dans les salles de cinéma, il faut créer du jamais vu, du colossal, et aussi du simple, voir du simpliste : pour qu’un film puisse se vendre dans toutes les parties du monde, il est nécessaire que l’histoire soit comprise partout, que les personnages soient stéréotypés au possible ». Après cette explication économique il en donne une deuxième plus idéologique : « entre les années 1950 et 1970 le monde a changé et avec lui les valeurs qu’il engendrait ; on ne croit plus en la science (porteuse de destruction plus que de progrès) ; on ne croit plus aux héros : conquérants et grands guerriers sont devenus par la force des choses des mercenaires, des tortionnaires, des massacreurs. Où trouver un héros positif ? ».

Si j’approuve entièrement la première assertion d’Andrevon, la deuxième me paraît beaucoup plus discutable. Il est certain qu’à la fin des années 1960, les techniques des effets spéciaux s’affirment et permettent aux cinéastes de réaliser des prouesses. Les batailles spatiales de « La guerre des Etoiles », demeurent des spectacles grandioses. Les décors et les effets spéciaux possèdent une importance croissante, mais ils ont quelquefois tendance à envahir l’écran et à rompre le rythme du récit.

Robert Wise dans « Star Trek » (1980) s’est laissé piéger par ses décors et nous a submergé d’incessantes et interminables prises de vue de maquettes se déplaçant dans l’espace. Cependant les progrès des effets spéciaux permettent aux cinéastes de rendre leurs films plus crédibles. Les « trucages » de la plupart des oeuvres de sciences fiction sont aujourd’hui parfaitement imperceptibles à l’oeil humain  même exercé. Le dernier film de Paul Verhoven  » Starships troopers  » comporte un grand nombre de plans en images de synthèse qui sont totalement imperceptibles et ne nuisent pas au rythme du récit.

Je m’oppose par contre à  l’idée d’Andrevon qui consiste à affirmer que l’héroïsme disparaît à partir des années 1970 : le Guerrier de l’apocalypse demeure le gardien des valeurs morales et idéologiques de l’Occident : l’individualisme, l’humanisme, la liberté etc… Ces films restent profondément humanistes, même si ils décrivent des sociétés en pleine d‚cadence, ils gardent une totale confiance en l’homme et ses ressources.

 

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                                                        Soleil Vert (Solyent green)

 

Bruno Duval remarquait en 1977, « qu’au principe spectaculaire de l’anticipation des années 1970, s’inscrit la figure héroïque du Dernier Guerrier ; en alerte sur un territoire dévasté par la corruption déshumanisante des fonctions régissant l’équilibre nécessaire à la survie de l’espèce, sauveur crucifié d’une cité maudite hantée par le spectre du cataclysme, ce viril substitut remplit, par rapport au spectateur en proie à  l’incertitude du lendemain, une fonction d’exorcisme…  Renaît à travers lui des cendres du vieil Hollywood les héros américains des origines ».

Dans ces contre utopies des années de crise, le héros possède souvent une fonction de régulation, puis de « régénerescence » du système. De la « Planète des singes » à « Apocalypse 2024 », ce dernier guerrier se définit rituellement comme un agent de la barbarie collective, dont il réussit à s’apercevoir qu’il en devient la victime, après en avoir été le serviteur aveugle.

Ce héros mythique agit dans deux types de systèmes socio-politiques : dans une société en plein dégénérescence après un cataclysme, ou bien dans une civilisation futuriste qui fonctionne différemment de la notre, mais toujours de manière totalitaire.

Le premier filon est représenté par des oeuvres souvent violentes comme « Soleil vert », « New-York ne répond plus », « Mad Max II », « Le survivant », « Blade Runner ».

Dans « New-York ne répond plus » de Robert Clouse (1976) la civilisation a disparu, la végétation est anéantie. Au milieu de ce chaos, le Baron (Max Von Sydow) va tenter de reconstituer une communauté avec des règles sociales. Les valeurs de notre civilisation occidentale vont être représentées par deux hommes : Le Baron et Carson (Yul Brynner). Carson est un guerrier, un combattant. Les deux hommes demeurent attachés aux fondements de leur vie sociale d’antan : la famille, la liberté, la solidarité. Ils continuent à parler avec émotion de leur passé. La communauté finira par tomber sous les attaques répétées des pillards. Carson pourra seul survivre à  leurs agressions et partir vers une île de Georgie avec la fille du Baron, afin de recréer les conditions d’une vie sociale plus paisible. Carson est dans ce film le dépositaire des valeurs morales et sociales de notre civilisation. Ce guerrier violent, mais humaniste sera le seul homme assez fort pour défendre ces valeurs contre les hordes sauvages de pillards. Ce guerrier sera la dernière chance de survie de notre civilisation. Dans ce film l’espèce humaine est en danger de disparition et de dégénérescence.

Dans « Soleil vert » de Richard Fleischer (1973) la terre est en 2022 au bord du cataclysme écologique. New-York est en plein étouffement démographique. Charlton Heston, policier cynique et brutal, va mener une enquête sur l’assassinat d’un membre du conseil d’administration de la compagnie Soylent (possédant le monopole de fabrication d’aliments synthétiques). Lors de l’enquête de Heston, nous allons pénétrer dans un monde aliéné, gouverné par un Etat policier et dictatorial. Dans ce monde brutal, les hommes n’ont qu’un but : survivre. Heston va lors de son enquête découvrir une effrayante vérité : les hommes sont nourris avec de la chair humaine. Il se montrera le seul homme capable d’une initiative individuelle pour défendre l’humanité en danger. Nous retrouvons dans ce film le mythe du héros dont l’acte individuel demeure le dernier recours face à une situation sociale désespérée. Heston est également le dépositaire des valeurs sociales qui fondent notre civilisation Occidentale : l’honneur, l’Individualisme, la liberté.

Ce thème est repris dans « Mad Max II » de Georges Miller (1982) dans lequel Max, le « Guerrier de la route », sauvera une communauté porteuse des valeurs de notre société, contre les agressions sauvages de loubards motorisés, bardés de cuir noir, feulant comme des fauves qui symbolisent la dégénérescence de la race humaine. Ce film tonique et profondément original de Miller ajoute une dimension réellement épique au thème du guerrier de l’apocalypse. Il demeure le film le plus rapide et le plus tonitruant de l’histoire de la science fiction moderne.

D’autres oeuvres ont traité de façon brillante ce thème : la première fut « le Survivant » de Boris Sagal en 1970, où Heston (déjà) sauvait l’humanité en danger face aux mutants brûlés par les radiations d’une guerre atomique. « Apocalypse 2024 » de L.Q. Jones (1977) et « Quintet » (1979) de Robert Altman font également partie de ce courant apocalyptique.

Pour de nombreux critiques des années 1970, ce cinéma possédait une fonction idéologique. Hubert Desrue remarque en 1977 que dans ces films de science fiction, « il apparaît que l’avenir de l’homme n’existe qu’au sein d’une organisation sociale semblable à celle de la civilisation industrielle de la seconde moitié du 20ème siècle dont les valeurs et les rapports sociaux sont présentés comme naturels, biologiques et attachés à l’homme aussi longtemps qu’il voudra survivre. Pour être accepté des spectateurs un tel « message » se doit d’être implicite et ne peut s’adresser qu’à leur inconscient. Le travail des films consiste à dissimuler sans le neutraliser. Cette tâche est confiée au scénario qui va rendre le spectateur perméable au contenu implicite du film ».

Ces oeuvres de sciences fiction posséderaient donc une fonction idéologique insidieuse : elles légitimeraient les valeurs morales et sociales des sociétés du futur. Ces films s’adressent à l’inconscient des spectateurs à l’aide d’un message implicite qui paraît inoffensif du fait de la projection dans le futur. La science fiction aurait donc une fonction de propagande camouflée. Le mythe du guerrier de l’apocalypse magnifiant et légitimant un système social reposant sur l’individualisme.

Je pense que ces hypothèses sont trop exclusivement axées sur la fonction sociale de la science fiction. Le cinéma de science fiction devient à partir des années 1970 le nouveau terrain privilégié de l’aventure. Les épopées apocalyptiques ou galactiques remplacent les westerns, les peplums ou les films de guerre qui disparaissent à partir de 1970. L’héroïsme reste l’essence du cinéma de science fiction contemporain. Ce cinéma de science fiction n’est pas pour moi un instrument possédant pour unique fonction de véhiculer les préoccupations sociales et politiques d’une société, elle n’est pas non plus un instrument de propagande idéologique.

Le but des cinéastes de sciences fiction est seulement de renouveler les mythes en laissant évoluer de nouveau héros dans des cadres différents, plus adaptés au goût des jeunes spectateurs de cette fin du 20ème siècle. Ceux-ci composent aujourd’hui aux U.S.A. la grosse majorité du public. Ces jeunes sont avides d’aventures et d’héroïsme. L’héroïsme demeure l’essence du cinéma d’aventure, dont la science fiction fait partie intégrante.

Le discours de ces films s’avère souvent plus moralisateur qu’idéologique. La science fiction met en garde l’humanité contre les dangers du progrès scientifique et tente d’exorciser les angoisses des sociétés contemporaines en mettant en scène des cités futuristes apocalyptiques. Par ce fait elle participe à un processus de conformisme social, mais il ne faut pas en déduire pour autant que la sciences fiction est un véhicule de propagande idéologique (ce terme me semble un peu exagérer la fonction de la sciences fiction).

L’héroïsme, même s’il magnifie l’individu, ne propage pas tout de même l’idéologie capitaliste libérale de type occidentale. Je pense qu’il ne faut pas amplifier la portée de ces films, qui demeurent avant tout des spectacles destinés à séduire leur public adolescent de plus en plus avide de sensationnel et d’évasion.

 

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Escape from New york (New York 1997)

 

Ce Guerrier de l’apocalypse se retrouve également dans les contre utopies des années 1970 décrivant des cités futuristes totalitaires, dans lesquelles les rapports sociaux ont été bouleversés par les progrès de la science. Deux films s’inscrivent dans cette veine : « L’Age de Cristal » de Michael Anderson (1977) et « THX II38 » de Georges Lucas (1971).

« THX II38 » (Robert Duval) vit dans une société collectiviste, très standardisée, dans laquelle les hommes ont pour unique fonction de produire et consommer. La sexualité est prohibée car toute l’énergie doit être consacrée au travail. THX va se révolter contre le système et connaître des sentiments interdits : l’amour, la sensualité, l’attachement à une femme. Il parviendra à fuir de la cité, après avoir échappé à l’ordinateur et à la police de la pensée. Cette oeuvre fascinante prône bien sûr la fuite face à un système social totalitaire. Elle magnifie les mythes de la liberté et de la réussite individuelle.

Logan (Michael York), le héros de « L’Age de Cristal », est un limier, un policier qui enquête sur les fugitifs qui parviennent à fuir de sa cité (qui est protégée des radiations par un dôme de verre). Logan, au bout d’un long périple initiatique, va découvrir qu’à  l’extérieur du dôme le monde est viable. Il parviendra dans une ville enfouie sous la végétation (Washington) Logan verra sur les murs du Sénat la déclaration d’indépendance des Etats-Unis qui parle de liberté, d’égalité, des droits individuels des citoyens. Logan va alors libérer son peuple de la dictature de l’ordinateur (la vie est limitée à 30 ans dans cette cité). Il retourne dans le dôme et va combattre, lors d’un duel étonnant, l’ordinateur central. Logan va triompher grâce à sa volonté et son intelligence de l’ordinateur qui explose (incapable de comprendre ce qu’il ne connaît pas). Le dôme, symbole de l’assujettissement et du totalitarisme, va se détruire et Logan mènera son peuple vers un vieil homme (Peter Ustinov) preuve vivante du mensonge, selon lequel tout homme doit disparaître à 30 ans.

Dans ces contre utopies futuriste, l’héroïsme demeure le moteur de l’action et le fil conducteur du récit. L’aspect social ou politique de ces oeuvres reste secondaire, servant de toile de fond à la quête initiatique du héros mythique qui mènera son peuple vers la terre promise. Dans ces films la science fiction devient le symbole du totalitarisme, de l’assujettissement des individus. Le dernier guerrier refusera cet état de fait et deviendra l’élément perturbateur qui déstabilisera le système. Ces oeuvres mettent l’accent sur les dangers que comporte un interventionnisme excessif de l’état, qui, à l’aide de la science et de l’informatique, pourrait s’immiscer dans tous les domaines de la vie sociale et finir par réglementer les moindres comportements des humains (contrôle des naissances, limitation de la durée de la vie, interdits sexuels…)

De nombreux critiques ont considéré à l’époque de la sortie de ces deux films que ces contre-utopies prônant la fuite ou la révolte face au totalitarisme symbolisaient la lutte des dissidents de l’est contre le communisme. Ces oeuvres posséderaient une fonction idéologique consistant à convaincre les individus du bienfait de l’individualisme libéral.

Ces analyses privilégiant à outrance les aspects socio-politiques de ces oeuvres de sciences fiction, s’avèrent, à mon avis, considérablement désenchantées. Le chercheur ne doit pas amplifier, ni dénaturer l’essence de ces films qui demeure d’ordre mythique. L’ordinateur prend la place dans les années 1970 du savant fou, des animaux géants, du monstre de l’après guerre qui servaient d’adversaires aux héros mythiques du cinéma de science fiction. Dans la science fiction, l’héroïsme demeure l’essence et le moteur de l’action. Le thème du voyage initiatique du héros, qui accomplit son destin et se découvre en affrontant les divers adversaires et pièges qui jonchent sa quête, reste la base de la plupart des récits de science fiction. L’héroïsme demeure l’essence de la science fiction et il se développera considérablement dans le cinéma des années 1980. Le Space Opera va renouveler le genre en l’ancrant définitivement dans l’épopée mythique.

https://guyros48.wordpress.com/

« 50 ans de cinéma américain » Guy Ros

 

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« 50 ans de cinéma américain » Guy Ros. Guy Ros entame avec cet ouvrage le 3e tome d’une trilogie qu’il a consacré au cinéma américain qui a débuté en 1986 avec « La Fonction du cinéma occidentale », et « le Guide du cinéma américain » en 2001.

 

 

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Cet ouvrage historique analyse comment Hollywood victime de l’influence de la télévision et de ses erreurs stratégique va se retrouver dans une situation catastrophique qui va voir ses principaux studios démantelés. A la fin des années 70, une nouvelle génération de cinéastes amoureux d’épopées (Scorsese, Lucas, Spielberg, Copolla) va renouer avec les racines mythologiques de ce cinéma pionnier et régénérer une production poussive. Cette génération va ouvrir la voix aux auteurs qui aujourd’hui dynamitent la création Hollywoodienne comme Tarentino ou Robert Rodriguez. Ce livre analyse sans prendre partie et conte l’histoire d’une renaissance.

Pour répondre à certaines question d’internautes le livre « 50 ans de cinéma américain » n’est vendu qu’exclusivement en ligne sur le site Bibliocratie par souscription. C’est le même système qu’Amazon. Il n’est donc pas présent en librairie. C’est une 1er étape avant la mise en librairie qui aura lieu dans un second temps à l’automne 2014.

 

 

https://guyros48.wordpress.com/

 

 

 

« 50 ans de cinéma américain » Guy Ros . Hollywood retrouve les plaisirs des joies simples.

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                                            « Sin City » 2004 de Robert Rodriguez

 

« 50 ans de cinéma américain » 3e tome de l’histoire du cinéma Hollywoodien entamé par Guy Ros en 1986 avec « La fonction du cinéma dans la société occidentale », puis « le Guide du cinéma américain » en 2001, analyse la rupture qui a permis à Hollywood de retrouver un public qui avait déserté les salles au milieu des années 60.

Voici le 1er chapitre du livre.

CRITIQUE ET CINEMA AMERICAIN : LA GUERRE DES MONDES

En prélude à cette étude, je citerai cette phrase de Jean-Loup Bourget qui va me permettre de rapidement pénétrer dans le vif du sujet : « Nul ne conteste l’importance du cinéma américain, et cependant, bon nombre de préjugés restent attachés à son image ; Hollywood est une « usine à rêves », ce qui veut dire qu’on y fabrique au lieu d’y créer, et aussi qu’on y produit, au lieu du véritable article des imitations. Le cinéma américain est accusé de servir l’impérialisme économique et culturel d’un pays dont la puissance fascine et inquiète, dont la culture séduit mais donne mauvaise conscience ». La première réflexion qui nous effleure l’esprit à la lecture de cette citation est de remarquer que le cinéma américain dérange. Parmi la critique française, il est bien vu de faire mine de railler ces spectacles puérils et abêtissants qui osent nous faire rêver, ou tout simplement nous séduire en faisant appel à notre sensibilité. Le critique est furieux après lui  même, lorsqu’il sort d’une salle dans laquelle il s’est encore laissé piéger par le savoir-faire (et surtout le talent) d’un cinéaste d’outre-Atlantique. Il va rejeter le plaisir que lui a procuré ce film. Comment lui, un critique, un chercheur, a t il  pu se laisser prendre au jeu de cette histoire manichéenne et simpliste ? Cependant, il doit bien avouer qu’il a passé un bon moment, riche en plaisirs intenses et purs. Soudain il se ressaisit, réfléchit aux multiples défauts de ce film : l’idéologie douteuse et réactionnaire, le rythme trop rapide, la narration trop contraignante, l’individualisme trop prononcé du héros. Le charme est alors rompu, car les à priori reprennent le dessus sur le plaisir.

Il existe bien un phénomène de réaction (au sens psychologique du terme) de la critique envers le cinéma américain qui reste une constante de la recherche cinématographique française depuis bien des années. Nous constatons chez nos critiques, une position de défense et de suspicion, une forme de réaction puritaine vis à vis du spectacle et du divertissement Hollywoodien. Cela reste dû à la présence massive sur nos écrans des films américains qui, lancés sur notre marché à grand renfort de publicité, concurrencent sauvagement notre production nationale à la recherche d’un public. Les grandes compagnies américaines, leurs liens avec l’argent et la publicité, leur politique de marketing que certains jugent agressive dérangent la critique française qui parvient difficilement à distinguer dans ses jugements les aspects artistiques de ceux plus économiques. Cette réaction puritaine engendre bien sûr des phénomènes de nostalgie vis à vis de la génération précédente que l’on redécouvre après l’avoir éreinté 20 ans auparavant. (Regardez le succès de « Blade Runner » qui s’était fait détruire à sa sortie en 1982 par une critique lui reprochant son aspect trop esthétisant. Comme si la beauté d’un film était un défaut.)

Michel Ciment, dans son bel ouvrage « Les conquérants d’un nouveau monde », remarque que « régulièrement depuis 50 ans, de l’apparition du parlant au démantèlement des grandes compagnies en passant par le développement de la couleur et de l’écran large, furent annoncés la mort d’Hollywood et le regret de ses prouesses d’antan. Aujourd’hui encore, un policier, un film d’espionnage ou un western seront ignorés ou commentés brièvement au moment de leur sortie, quitte à ce que dix ou vingt ans plus tard, hommages et rétrospectives en soulignent les vertus ». Rappelons-nous les quolibets que subissait Client Eastwood dans la presse qui n’hésitait pas à parler de Fascisme pour des films comme « L’homme des hautes plaines » ou « Dirty Harry » dans les années 70. Et pourtant l’homme, le créateur, le cinéaste n’a pas changé. Son œuvre, malgré son hétérogénéité, possède une grande constance dans l’esthétique, l’approche artistique.

Les exemples de John Ford, Howard Hawks, Alfred Hitchcock ou Raoul Walsh sont parfaitement représentatifs de cet état d’esprit de la critique ; leurs oeuvres firent l’objet, jusqu’à  l’époque des « Cahiers du Cinéma » qui les réhabilita à la fin des années 50, d’attaques fielleuses visant à nier tout aspect artistique à celles-ci, du fait de leur idéologie réactionnaire et de leur manichéisme jugé désuet. Le même phénomène a eu lieu lors des années 2000 avec Steven Spielberg lorsque « La liste de Schindler » ou « Lincoln » furent encensés par les mêmes critiques qui considéraient dans les années 80 Spielberg comme un « faiseur doué », un cinéaste commercial, un roublard… mais surement pas un auteur.

Les mêmes phénomènes se reproduisent aujourd’hui. Les oeuvres de Walter Hill, Georges Miller ou John Boorman sont encensées depuis  20 ans par les mêmes qui ricanaient avec condescendance devant « Mad Max II », « Sans retour » ou « La forêt d’émeraude » lors de leurs sorties.

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Vertigo

 

En réalité, l’intellectuel, le critique récuse souvent le succès de certains films, quitte à suivre le public par la suite dans certains de ses choix. Plus exactement, ces intellectuels éprouvent une certaine répugnance à aller dans le même sens, dans leurs jugements, qu’un homme de la rue. Même si la plupart des critiques hurlent haut et fort leur tolérance et leur appartenance à un courant idéologique populiste, ils manifestent une condescendance hautaine envers les engouements du public pour certains films américains. L’allergie viscérale de certaines revues envers le cinéma américain a d’ailleurs eu des conséquences désastreuses pour celles-ci, puisque certains magazines comme « Images et Son », « Les cahiers du cinéma »  ou  » La revue du Cinéma » ont fait l’objet d’un rejet lent mais inexorable de la part de leurs lecteurs de plus en plus agacés devant les a priori de certains critiques. Ce recul d’influence d’une certaine presse engoncée dans ses à-priori idéologiques va d’ailleurs donner lieu à l’éclosion d’un nouveau type de revues dans les années 80, dans lesquelles l’aspect scientifique est malheureusement moins présent, mais qui par contre n’hésitent pas à défendre certains films à grands spectacles américains : « Première », « Studio », « l’Ecran Fantastique » ou « Impact ». Le magazine Starfix piloté par Christophe Gans avait dans les années 80 défendu ce cinéma épique, inspiré de cinéastes comme Eastwood, Spielberg, Lucas ou Hill.

La critique a longtemps dénoncé un cinéma en retard sur les autres arts. Le cinéma devrait cesser de raconter des histoires et de sacrifier à l’impression de réalité. Selon certains le débat concernant l’aspect artistique des produits industriels et commerciaux que sont les films ne date pas d’hier, il faisait déjà l’objet de sévères polémiques 50 ans auparavant. Michel Ciment dans son livre « Les conquérants d’un nouveau monde » cite la réflexion du surréaliste Robert Desnos, qui, il y a 50 ans s’en prenait dans un texte toujours actuel « à un respect exagéré de l’art, une mystique de l’expression qui ont conduit tout un groupe de producteurs, d’acteurs et de spectateurs à la création du cinéma d’avant garde remarquable par la rapidité avec laquelle ses productions se démodent, son absence d’émotion humaine et le danger qu’il fait courir au cinéma tout entier… L’utilisation de procédés techniques que

l’action ne rend pas nécessaire, un jeu conventionnel, la prétention à exprimer les mouvements arbitraires et compliqués de l’âme sont les principales caractéristiques de ce cinéma que je nommerai volontiers cinéma de cheveux sur la soupe ».

Le fossé séparant les critiques des créateurs américains est-il infranchissable ? Assiste t-on depuis 50 ans à la « guerre des mondes », celui des analystes contre celui des artisans ? La question tient à être posée !

En réalité, les cinéastes américains les plus talentueux parviennent véritablement à envoûter, à fasciner leur public. Voilà ce qui dérange ! Possèdent-ils des recettes magiques ? Sans aller si loin, je dirai que si le cinéma américain plaît tant à tous les publics, ce n’est pas uniquement dû à sa politique agressive de marketing. Les metteurs en scène américains lorsqu’ils réalisent leurs films ne font pas de nombrilisme, ils créent avec à l’esprit la constante préoccupation de séduire. Le créateur américain pense que la meilleure façon de faire passer un message ou une idée, consiste à séduire son public. Il considère qu’un oeuvre d’art n’a d’attrait que dans le regard des autres, des spectateurs, il faut qu’elle réussisse à charmer une partie du public, et non pas seulement une minorité d’initiés. Le cinéma américain, au-delà  de sa puissance financière, possède une préoccupation constante : celle de son rapport avec le public. Par ailleurs, les scénarios sont sacrés à Hollywood. Chaque film nait d’un bon scénario. Une production ne donnera jamais carte blanche à un cinéaste si le scénario n’est pas huilé, finalisé, convaincant.

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Indiana Jones and the temple of Doom

Michel Ciment pense  » qu’une attention de chaque instant à la direction d’acteurs, un équilibre entre la plastique et la dynamique, entre le cadre et le montage sont les secrets d’une réussite publique et artistique en matière cinématographique « . Si une production ambitieuse ne veut pas échouer, elle doit éviter la tentation picturale ou littéraire, (c’est à dire la suite froide de tableaux, ou le film bavard et trop narratif) mais également associer les deux éléments clefs de toute création cinématographique qui se respecte : le mouvement (le rythme) et la rigueur.

Le cinéma américain (contrairement au cinéma français et malgré une période fortement contestataire) n’a jamais complètement oublié les préceptes de son art. On peut constater que ce cinéma rend difficile l’analyse formelle (ce qui fait toute sa qualité), hormis certains esthètes comme Ridley Scott ou Coppola, par exemple qui font parfois preuve d’une certaine préciosité technique, le style et le montage des films américains demeurent très sobres et très épurés (quelquefois même invisibles pour un profane.) Ciment constate que pour les amateurs de « griffe » immédiatement reconnaissable, le film hollywoodien déçoit et déroute un peu. De manière globale, on peut remarquer que ce cinéma est riche en travail formel. Aucune prétention idéologique, ni préciosité esthétique ne vient rompre le rythme du récit. C’est un cinéma qui va rapidement à l’essentiel, ne s’embarrasse pas d’à  priori idéologiques, épistémologiques, et j’en passe. C’est pour cette raison qu’il touche plus souvent son but que ses concurrents.

Le cinéma américain, malgré les conventions de certains genres, demeure le plus libre, le plus courageux dans les sujets qu’il aborde. (« Les hommes du Président », « M. Smith au Sénat », « Underfire » en sont de bons exemples). Grâce à une parfaite maîtrise de son Art, il peut se permettre de traiter n’importe quel sujet (aussi brûlant soit-il), sans tomber dans la propagande manichéenne, le didactisme ou le fantasme.

Si j’ai choisi d’étudier la période, allant des années 1963 à 2013, c’est justement parce que j’ai cru pendant un moment, que le cinéma américain avait perdu de ce qui constituait ses principales forces : le goût de la séduction, le sens du rythme, l’optimisme également et la rigueur d’expression filmique qui le caractérisaient autrefois. Hollywood fut la victime de multiples phénomènes à partir de 1963 qui vont entamer une bonne partie de son prestige passé. D’une part, il existe des facteurs politiques et sociaux qui vont influer sur la création cinématographique : perte de la prépondérance stratégique, contestation sociale, crises politiques ; mais également d’autres facteurs inhérents au domaine artistique qui sont de différentes nature : économique, culturel et également idéologique. On assiste dans le courant des années 60 à l’agonie des Majors Compagnies, ces géantes de la production comme la Fox, la M.G.M. qui avaient dominé  l’activité productrice des U.S.A pendant une bonne partie de ce siècle. Leurs studios sont démantelés, leurs ustensiles vendus. Nous assistons à la fin d’une période glorieuse.

Parallèlement, nous voyons immerger une école de cinéastes très influencés par les idées européennes qui vont acheminer le cinéma américain dans une voie contestataire et résolument critique (Penn, Altman, Schatzberg, Pakula). Certains l’ont nommé, l’école du « réalisme critique ». Celle-ci entraînera le cinéma américain dans une voie contestataire et militante qui a tourné le dos à l’essence et la nature mythologique et épique d’Hollywood.

Guy Ros

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« 50 ans de cinéma américain » Guy Ros analyse le renouveau d’Hollywood


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                                                                                  Steven Spielberg 

Le livre de Guy Ros « 50 ans de cinéma américain » est une analyse critique de 50 ans d’histoires qui ont vu Hollywood renaître de ses cendres. Après le « Guide du cinéma américain » en 2001 Guy Ros continue l’exploration de ce cinéma qui fascine et inquiète par sa puissance financière. 

Pour lire le 1er chapitre du livre et commander le livre exclusivement sur ce lien

http://www.bibliocratie.com/produit/50-ans-de-cinema-americain-du-laureat-avatar/

Voici la préface écrite à cet ouvrage par Henri Agel en 1986.

 

Préface du Livre par Henri Agel (1986)

Est-il une seule génération de critiques depuis que la production américaine s’est affirmée avec Griffith, Thomas Ince, Mack Sennet, Charlie Chaplin, Cecile B. de Mille, qui n’ait été saisie d’admiration et de sympathie fraternelle pour la mythologie plastique et dramatique offerte par Hollywood ?

Les plus récentes études sur le cinéma d’outre-Atlantique se sont intéressées soit à  l’ensemble de l’histoire hollywoodienne, soit à la période des années 50 ou à celle des années 30. Par ailleurs des livres extrêmement substantiels ont été consacrés  à Douglas Sirk, Robert Altman, John Boorman. Quant au Western, il ne cesse de provoquer l’intérêt des spécialistes. Manquait  à cette constellation, une exploration du cinéma américain de ces vingt dernières années du point de vue des genres comme du point de vue des créateurs, en dégageant les fluctuations de l’éthique sous-jacente aux diverses périodes que comprend ce moment historique d’une Il est réconfortant et significatif du goût du secteur le plus motivé‚ de la jeunesse, que ce soit un diplômé‚ de la Faculté‚ de Droit de Montpellier qui nous livre aujourd’hui cette étude. Guy Ros, après avoir très brillamment soutenu une thèse consacrée à la double fonction sociologique et mythologique du septième Art, a extrait de son travail et remanié‚ avec soin ce qui concerne le cinéma américain de 1963  à 1999, en insistant sur la crise profonde que dut subir ce cinéma en raison des circonstances et de l’hypertrophie de     l’auto-contestation, jusqu’à  ce que réapparussent les forces vives des années glorieuses : inspiration épique, redécouverte des valeurs spirituelles, confiance en l’avenir, reconquête d’un espace à la fois mythique et moral.

On le voit, l’auteur s’engage non sans intrépidité‚ et ne craint pas d’aller à contre-courant de toute une ligne d’exégètes qui se sont félicités du mouvement d’auto-critique qui s’empara des cinéastes autour de 1965. Pour lui, l’école dite du « réalisme critique » entraînera le cinéma américain dans une voie contestataire et militante qui semble incompatible avec la nature épique et mythologique de Hollywood. En fait, il apparaît bien aujourd’hui qu’il y ait deux orientations divergentes dans l’ensemble de la presse et de l’édition à l’égard d’une production qui semble bien avoir mêlé depuis toujours (et la le point de vue de notre historien doit être nuancé) la célébration et la contestation. Ce qui est sûr, c’est que selon une approche catégoriquement politique, nombre de critiques s’attachent essentiellement aux oeuvres contestatrices et traitent avec une sorte de condescendance assez ironique les films qui depuis quelques années, célèbrent les valeurs patriarcales ou exaltent l’énergie féminine, se substituant à une carence virile. Guy Ros prend un point de vue absolument opposé et je suis heureux de dire mon accord total avec lui, car je retrouve dans ce renouveau de la sève primitive, la joie que m’ont données les oeuvres illustres de Griffith, de Ford, de Vidor, de Walsh, de Curtiz, d’AnthonyMann, et de bien d’autres.

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                                                                                                                                                       Excalibur 1981 John Boorman

Notre auteur a raison de rattacher quelques films scintillants de ces dernières années  à ces deux courants majeurs de Hollywood que sont le mélodrame et la comédie musicale. Les émissions nocturnes de la télévision nous ont permis de revoir (avec une délectation accrue) ces joyaux de 1950 à 1965 qui ont illustré de façon magnifique ces deux genres. Tout comme l’épopée et le film d’aventure, ces archétypes ont fait la gloire de la production américaine en ce qu’elle a de meilleur, et il est juste de dire comme Guy Ros, que renouent avec les Maîtres de ce passé‚ toujours vivant, des metteurs en scène tels que Scorsese, Kubrick, Georges Roy Hill, Cimino, Boorman.

Il est un domaine dans lequel la divergence est forte entre la majorité‚ des journalistes et le grand public (surtout celui des enfants et des adolescents), c’est le domaine de la Science- fiction. C’est du côté‚ des seconds que se range (et nous l’en félicitons) l’admirateur de Georges Lucas et de Steven Spielberg que nous découvrons ici. Pour être moi-même laudateur d’un cinéma mythique qui vérifierait la véracité‚ des analyses menées par un Mircéa Eliade et tous les grands mythologues contemporains, je ne peux que souscrire à la chaleur dessentiments exprimés dans cet ouvrage à l’égard des fabricateurs inspirés et savants d’épopées galactiques et d’anticipations vertigineuses. Si le cinéma est avant tout le royaume de l’imaginaire, au sens qu’Edgar Morin donnait à ce terme, c’est une singulière hérésie que de dédaigner ces sagas rutilantes et oniriques au bénéfice de la psychologie, du huis-clos, du pseudo-constat sociologique, des conflits passionnels qui relêvent davantage du théâtre (et du plus caduc) que de l’Art des images mouvantes.

Qu’il y ait du parti-pris et, osons le dire, de l’injustice dans le regard que porte Guy Ros sur le cinéma de contestation qui s’est développé de façon souvent ample et clairvoyante pendant une décennie, c’est indéniable. Mais comment ne pas préférer une virulence qui est l’envers de la ferveur à la plate objectivité des spécialistes de l’inventaire ? L’Amour du cinéma qui jaillit à chacune des pages de ce livre fait ‚écho au lyrisme qui vivifiait les chroniques de Jean-Georges Auriol et qu’on retrouverait chez un Claude Beylie, un Michel Mesnil, aussi bien que chez un Dominique Noguès. Et s’il est dans l’univers cinématographique une production qui doit être abordée avec une vibration profonde de l’intelligence et du coeur, c’est bien celle qui s’échelonne de « Naissance d’une Nation » au « Voyage au bout de l’Enfer » en passant par « Halleluïah ».

Henri Agel.

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« Le puits des âmes » Voyage au coeur des ténèbres

« Le Puits des âmes » de Guy Ros est un roman qui rend hommage au cinéma de Spielberg et aux épopées de Jack London. Cinq aventuriers partent en quête du plus terrible des secrets de l’Inca Pachacuti qui va les mener jusqu’au coeur des ténèbres. Suspense et terreur seront les ingrédients de ce voyage funèbre qui nous mène des jungles du Pérou aux hauts plateaux de Cuzco. Exotisme et aventures sont de retour dans un roman hommage à une littérature qui n’existe quasiment plus. 

 

Sacrifice dans la grande pyramide
Sacrifice dans la grande pyramide

 

Découvrez le début du roman   

 

– «L’empire du soleil». C’est l’un de vos livres, professeur ?

– Non. C’est l’œuvre d’un de mes confrères. Le docteur Nojes. Il est mort d’un cancer foudroyant, il y a deux ans à Lima. C’était le meilleur spécialiste des civilisations andines. Un archéologue spécialiste des méthodes musclées qui s’était fait des ennemis dans notre petit milieu, souvent trop timoré à l’idée de partir en expédition. Mais viens t’asseoir David ! Je vais te fournir des pistes qui pourront te mener vers ce que tu recherches.

Regarde cette carte. Elle représente l’extension de l’empire inca. Il englobait la plupart des territoires occidentaux de l’Amérique du sud sur lesquels s’étaient développées les premières cultures indiennes de la côte océanique et des hautes terres. Cet empire s’étendait, comme je te l’ai dit, sur 4 000 kilomètres, de l’Equateur, à l’Argentine et au Chili, en passant par le Pérou et la Bolivie. Mon expédition arriva à Lima en 1950, puis nous gagnâmes Cuzco par la route. Cela représentait à peu près 600 kilomètres de routes carrossables. Après Cuzco, nous fûmes obligés de continuer à pied. Notre objectif était une région dont nous parlaient les indiens qui se situait à l’Est de Cuzco et à l’Ouest de Machu Pichu, à une distance à peu près égale des deux sites, non loin de la rivière Madre de Dios. Les incas nommaient cette région Antisuyu. Cela représentait environ 120 kilomètres à parcourir dans des régions extrêmement chaudes, inhospitalières et très humides.

 

 

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Le Temple du soleil

Nous recherchions un site découvert en 1450 par Pachacuti, le cinquième inca. Lors de cette campagne, qui entrait dans le cadre de ses nombreuses conquêtes, l’inca s’enfonça dans la forêt amazonienne avec ses guerriers montagnards et leurs lamas. Il voulait gagner la grande vallée d’Urumba à l’Ouest de Cuzco. L’expédition s’égara dans la jungle et se retrouva à peu près à 150 kilomètres de Cuzco dans un site merveilleux en pleine forêt vierge, où, pour de mystérieuses raisons, il fit ériger un temple au soleil.

Une légende indienne raconte que Pachacuti et son armée parvinrent dans ce lieu après une marche épuisante à travers les marécages. Ils découvrirent au milieu d’une clairière lumineuse un puits entièrement façonné en or d’une profondeur incroyable. Toute l’armée étancha sa soif avec l’eau du puits qui leur rendit inexplicablement leur force et leur vigueur. Certains indiens ajoutèrent même que l’eau cicatrisa les plaies des blessés et guérit les fièvres de nombreux guerriers.

Pachacuti but à son tour et ressentit un extraordinaire apaisement. Sa vitalité redevint intacte instantanément. Son visage rayonna sous la lumière. L’inca décida alors d’ériger un temple au soleil qu’il recouvrirait d’or…

Depuis le 17ème siècle, de nombreux aventuriers ont recherché ce temple et ce puits. En vain. Les conquistadors envoyèrent expéditions sur expéditions. Mais la plupart ne revinrent jamais. Les indiens massacrèrent la plupart des espagnols qui s’aventuraient dans cette contrée. Comme s’ils voulaient garder ce puits à l’abri des appétits cupides des européens.

– C’est donc bien le puits d’or que vous recherchiez en 1950 ? Le Puits des âmes ? Demanda David, de plus en plus exalté.

Guy Ros

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